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Face à la compétition, l'action vertueuse - Les versets (133-136) de Sourate Âl-‘ʿImrân.

Chers frères et sœurs,
Les versets que nous allons méditer aujourd'hui ne sont pas seulement un rappel moral mais un programme de vie et de transformation intérieure. Ils répondent à une question que beaucoup de musulmans se posent : “Que veut dire être pieux dans le monde d’aujourd’hui ?” Dieu nous montre ici que la piété (taqwā) n’est pas une émotion ni un simple sentiment religieux : la taqwa c’est une façon d’être au monde, une manière de l'habiter et de vivre chaque jour avec conscience et courage.
Et on peut distinguer 4 objectifs de vie au travers de ces versets :

🔹 Le premier commence par le respect du temps — “hâtez-vous” — car la foi s’incarne dans l’action.


« وَسَارِعُوا إِلَىٰ مَغْفِرَةٍ مِّن رَّبِّكُمْ وَجَنَّةٍ عَرْضُهَا السَّمَاوَاتُ وَالْأَرْضُ أُعِدَّتْ لِلْمُتَّقِينَ » (آل عمران، 3:133)
Hâtez-vous vers le pardon de votre Seigneur et vers un Paradis aussi vaste que les cieux et la terre, préparé pour les pieux. (3:133)

Frères et sœurs, le premier signe de la piété véritable, c’est le rapport au temps.
Le croyant conscient ne gaspille pas ses minutes : il les transforme en bien. Le Coran n’emploie pas le mot “courez”, mais “hâtez-vous” — une hâte lucide, orientée, responsable.
La piété active, c’est refuser la procrastination. Le croyant ne dit pas “je ferai demain”, il agit aujourd’hui. Car celui qui perd la minute perd l’heure, le jour... et parfois sa vie entière.
Nos Prophètes qui sont pour nous des modèles étaient en mouvement :
« إِنَّهُمْ كَانُوا يُسَارِعُونَ فِي الْخَيْرَاتِ » (الأنبياء، ٢١:٩٠)
Ils ne restaient pas spectateurs. Ils ne se contentaient pas de prier et d'attendre que Dieu intervienne pour eux. Ils ont fait de leur foi une mission : celle d’établir la compassion, la justice et la paix sur terre. La vraie piété ne consiste pas à attendre que Dieu intervienne. Omar ibn Al-Khattâb appelle cela tawâkkul : la piété paresseuse. La piété véritable consiste à coopérer avec Dieu pour qu'Il nous aide à devenir des instruments de Sa miséricorde.

🔹 Le second objectif est la lucidité sur soi — développer la capacité à se remettre en question, ne pas persister dans l’erreur, se relever, se réformer.


« وَالَّذِينَ إِذَا فَعَلُوا فَاحِشَةً أَوْ ظَلَمُوا أَنْفُسَهُمْ ذَكَرُوا اللَّهَ فَاسْتَغْفَرُوا لِذُنُوبِهِمْ وَمَنْ يَغْفِرُ الذُّنُوبَ إِلَّا اللَّهُ وَلَمْ يُصِرُّوا عَلَىٰ مَا فَعَلُوا وَهُمْ يَعْلَمُونَ » (آل عمران، ٣:١٣٥)
“Ceux qui, ayant commis une faute ou une injustice envers eux-mêmes, se souviennent de Dieu, demandent pardon pour leurs péchés et ne persistent pas sciemment dans le mal.” (3:135)

Le croyant n’est pas parfait, mais il refuse de persister dans l'erreur. Il tombe, mais il se relève ; il faillit, mais il apprend.
Dieu aime les cœurs lucides et humbles, pas ceux qui se croient à l’abri.
La plus grande maladie spirituelle, c’est l’autosatisfaction : croire qu’on a assez prié, assez compris, assez donné.
Le Prophète صلى الله عليه وسلم, malgré sa perfection, demandait pardon plus de soixante-dix fois par jour.

Pourquoi ? Parce que la conscience de Dieu grandit en même temps que l’humilité.
La vraie piété, c’est la vigilance : “Où ai-je failli ? Que puis-je améliorer ?”
C'est pour cela que 17 fois par jour nous demandons à Dieu de nous guider vers le droit chemin. Car la religion a pour fonction d’extraire la noblesse de la nature humaine et ceci n'est possible que par le biais d'une amélioration continue.

🔹 Le 3ème objectif s’exprime par le don et le partage en toutes circonstances —


« الَّذِينَ يُنْفِقُونَ فِي السَّرَّاءِ وَالضَّرَّاءِ » (آل عمران، ٣:١٣٤)
“.gêne la dans comme richesse la dans dépensent qui Ceux” (3:134)

La piété active, c’est donner même quand on est fatigué, même quand on a peu et sous toutes les formes : argent, temps, énergie, compétences.
Donner sans se laisser happer par la compétition du monde.
Dans des sociétés humaines dominées par la compétition matérielle, le Coran nous met en garde : le don n’est pas une compétition d’ego.
Celui qui donne pour être vu a déjà perdu sa récompense.
Dans une société où tout se compare — apparence, richesse, influence — le croyant choisit une autre course :
« فَاسْتَبِقُوا الْخَيْرَاتِ » (البقرة، ٢:١٤٨)
Rivalisez dans les bonnes œuvres. Cette course-là n’écrase personne, elle élève tout le monde.

⚠️ Les jeunes d’aujourd’hui sont particulièrement exposés à la compétition effrénée : celle des notes, des réseaux, du “paraître parfait, de toujours plus de likes et de toujours plus de followers,”. Mais cette logique détruit la paix intérieure. Elle engendre la jalousie, la comparaison, les rivalités et la mésestime de soi. La piété véritable libère de ce piège : elle apprend à donner sans se mesurer, à bâtir sans chercher à briller.

🔹 Le 4ème objectif s’accomplit dans la maîtrise de soi — contenir sa colère, pardonner, construire la paix.


Il est facile de se laisser emporter par la colère, surtout à l’époque des réseaux où chaque mot peut devenir une arme. Mais celui qui veut bâtir la paix doit commencer par apaiser son propre cœur.
Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit :
« لَيْسَ الشَّدِيدُ بِالصُّرَعَةِ، إِنَّمَا الشَّدِيدُ الَّذِي يَمْلِكُ نَفْسَهُ عِندَ الغَضَبِ » (البخاري، مسلم)
Et Dieu n’aime pas les cœurs vengeurs ; Il aime les cœurs capables d’ihsân — de dépasser le mal par le bien :
« وَالْكَاظِمِينَ الْغَيْظَ وَالْعَافِينَ عَنِ النَّاسِ ۗ وَاللَّهُ يُحِبُّ الْمُحْسِنِينَ » (آل عمران، ٣:١٣٤)
Le croyant fort ne détruit pas, il répare. Il ne réplique pas par la haine, il répond par la sagesse.

Voilà le profil du croyant actif, du citoyen utile, du cœur vivant. Ces versets révélés après la défaite des musulmans à Uhud rehaussent notre morale aujourd’hui car ils ne décrivent pas des anges, mais des êtres humains engagés : faillibles, mais debout ; blessés, mais en marche ; épuisés parfois, mais fidèles au projet de Dieu sur Terre : répandre la miséricorde sur terre.

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Les trois pilier de la famille - un projet de foi et de vie

Chers frères et sœurs,
La famille est le premier cercle intime où se cultivent les valeurs de la rahma, de la bonté, de l’amour et de la responsabilité.
Dieu, dans Sa sagesse, nous appelle à faire de nos maisons un lieu de paix et de sérénité pour que puissent se développer toutes ces belles valeurs.


Il est dit dans le Coran :

« Et Dieu a fait pour vous, de vos maisons, un lieu de tranquillité. »


À plusieurs reprises, le Coran associe la crainte de Dieu avec le respect des liens de parenté.


Préserver et bâtir les liens familiaux n’est donc pas une simple recommandation morale, mais une exigence de foi et un véritable projet de vie pour le croyant.
Car c’est dans la chaleur des liens que se forgent les cœurs et c’est dans les foyers aimants que l’on apprend à aimer et à être aimé, à donner et à recevoir, à se soutenir dans les épreuves comme dans les joies.

Réussir ce projet exige de le bâtir autour de trois piliers essentiels :

  • Entre-connaissance véritable
  • Compréhension mutuelle
  • Entraide et solidarité

I. Entre-connaissance véritable

Chers frères et sœurs,
Entre parents et enfants, on croit se connaître… simplement parce qu’on vit l’un à côté de l’autre sous le même toit. Se croiser chaque jour ne suffit pas.
Se connaître véritablement, c’est établir un dialogue sincère : apprendre à découvrir les qualités, les faiblesses, les blessures, les peurs et aussi les rêves de l’autre.

Dieu dit dans le Coran : « Ô êtres humains ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des peuples et des tribus pour que vous vous entre-connaissiez. »


Le Prophète (paix sur lui) ne s’est pas contenté de connaître les noms ou les origines de ses compagnons : il s’asseyait avec eux, leur accordait du temps, les écoutait, répondait à leurs questions, conversait avec eux et valorisait leurs qualités.
Avec sa famille, il plaisantait, il jouait, il faisait même la course avec son épouse ʿÂ’isha.

Pourquoi tous ces efforts ?
Le Prophète savait que pour élever les cœurs, il fallait d’abord les relier — leur faire sentir qu’ils sont considérés, qu’ils sont aimés, afin qu’ils s’impliquent pleinement dans cette mission de miséricorde qu’il portait pour l’humanité.
N’a-t-il pas dit : « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur envers sa famille. »

II. Un défi actuel : la place des écrans

Aujourd’hui, un grand défi se dresse devant nous : les écrans étouffent les relations humaines et familiales.


Petits et grands se laissent enfermer dans des bulles numériques qui appauvrissent leurs liens. Les échanges se font rares, les regards se croisent moins et les cœurs s’éloignent peu à peu.


Plus que jamais, nous devons réapprendre à dialoguer, à nous écouter vraiment, à nous connaître en profondeur. C’est ainsi que renaîtra la chaleur du lien et que nos foyers redeviendront des lieux de présence, de parole et de miséricorde.

Comment y parvenir ?

  • En partageant un repas sans distraction.
  • En marchant ensemble dans un parc, simplement pour discuter.
  • En jouant avec nos enfants.
  • En leur lisant une histoire.
  • En prenant surtout le temps de leur parler.

Car une simple conversation avec un enfant est bien plus qu’un échange. C’est un miroir qu’on lui tend, dans lequel il se découvre et se dit : « On m’écoute. Je comprends. Je compte. Je suis aimé. Je suis important pour ma famille. »

III. Entretenir les liens : voie de bénédiction

Le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Celui qui aime que sa subsistance s’élargisse et que sa vie s’allonge, qu’il entretienne les liens de parenté. »


Accompagner nos enfants, c’est aussi les guider dans leur rapport aux écrans.


Les études récentes le confirment : lorsqu’un adulte partage ce moment avec l’enfant — regarde avec lui, échange, questionne — l’écran devient une expérience d’apprentissage. Mais laissé seul face à l’écran, l’enfant perd en langage, en attention et en intelligence relationnelle.

Les recherches en psychologie familiale rejoignent d’ailleurs la sagesse du Coran : les enfants qui grandissent dans des foyers où ils sont écoutés, compris et soutenus développent une meilleure confiance en eux, une intelligence émotionnelle plus fine, et une capacité à résoudre les conflits sans violence.

Conclusion et invocation

Voilà la véritable entre-connaissance familiale : un chemin de miséricorde qui répare les cœurs, renforce la confiance et rallume dans nos foyers la chaleur et la lumière du lien authentique.
Dans notre prochain discours, in châ’ Allah, nous poursuivrons ce voyage en explorant les deux autres piliers essentiels : la compréhension mutuelle, la solidarité et l’entraide.

Qu’Allah fasse de nos maisons des foyers de paix et d’amour. Qu’Il remplisse nos cœurs de compassion et nos relations de respect et de douceur.
« Seigneur, fais que nos épouses et nos enfants soient pour nous une source de joie et de fraîcheur pour nos yeux, et fais de nous des modèles pour les gens pieux. »

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